Embrassant une vaste période, des années 1960 jusqu’à nos jours, ce projet se veut rétro-prospectif, envisageant la création actuelle à partir de ses sources.
Dans la mesure où le Portugal en constitue le soubassement, il s’agit de soulever des pans d’une histoire contemporaine méconnue, de remonter aux sources d’une avant-garde, en montrant des artistes mus par un besoin d’émancipation ou de transgression à l’égard de la dictature et de la censure. De la fin des années 1950 aux années 1970, jusqu’à la Révolution du 25 avril 1974 qui marque un tournant décisif, des Portugais émigrent massivement en France (près de 900 000 personnes, soit 10% de la population), fuyant la dictature salazariste : une misère économique pour les uns, intellectuelle pour les autres.
Si le contexte prégnant du salazarisme et de la guerre coloniale (1961-1974) que mène le gouvernement portugais dans ses colonies exercent une influence sur les artistes, leur horizon demeure l’art : c’est ainsi qu’ils résistent à l’atmosphère délétère d’une société conservatrice. Ils s’informent de l’art international et des avant-gardes : ils voyagent, séjournent ou s’installent à Paris, puis, à partir des années 1960, Londres, en particulier, qui deviennent des destinations privilégiées.
L’exposition s’organise en constellations thématiques et monographiques, en faisant la part belle à des ensembles significatifs d’oeuvres.
En savoir plus : https://fracnouvelleaquitaine-meca.fr
Jusqu'au dimanche 26 février 2023.
Anne Bonnin, commissaire de l'expo.
Interview réalisée par Frédéric Dussarrat